"Vous voulez passer devant Madame ?"
C'est la phrase qui tue...
Quand au supermarché, je passe à la caisse priorité femme enceinte et qu'une vieille dame me demande "Vous voulez passer devant Madame ?" C'est là que l'on prend conscience que non seulement on se trouve grosse, mais qu'en plus les autres aussi. Car généralement les gens ne laissent le passage qu'auxx femmes proches du terme de leur grossesse. Hors je ne suis pas enceinte de 8 mois... Je ne suis pas enceinte du tout. Et quand j'ai répondu non merci, je ne suis pas enceinte, la dame a paru génée et moi j'ai rougis de honte.
Parmis les femmes rondes je suis sûre que je ne suis pas la seule à avoir vécu cela. Et je peux vous dire que depuis je ne passe plus à cette caisse là. C'est en prenant ce genre de claque que l'on prend conscience que le problème est grave et urgent, car quand c'est juste soi-même qui se trouve "grosse", les autres vous rassurent, et vous ne vous penchez pas trop sur le problème. Mais quand les autres, des inconnus, mettent le doigts dessus, cela fait mal.
Seulement il est plus difficile de s'y mettre que l'on pourrait croire. Quand on a un rapport à la "bouffe" compliqué et tinté de culpabilité et d'angoisse, manger équilibré est plus facile à dire qu'à faire. Car le moindre écart nous fait replonger dans le cercle vicieux et les restrictions nous poussent à l'écart. Et cela se ressent dans les humeurs, tantôt irritée d'être au régime, tantôt "je m'en fou" quand on craque, suivi de "je me déteste" quand j'ai craqué. On comprend que des fois nos hommes n'arrivent pas à suivre. Et que les frictions éclatent.
Car quand la "Baleine" s'échoue, la terre tremble.